Objectifs de la classe préparatoire B/L

L’acquisition de bons réflexes de rédaction, d’une discipline d’interprétation rigoureuse et d’une habitude à mobiliser avec agilité un niveau précis de connaissances est la récompense du labeur en classes préparatoires. Lorsque s’y ajoutent la passion, la curiosité et une certaine originalité, le résultat ultime peut en être l’admission dans une Ecole normale supérieure. Mais redisons à ceux qui, malgré leur travail sérieux en khâgne, n’auraient pu franchir le seuil de la rue d’Ulm, qu’il leur faut considérer ces épreuves comme une étape prometteuse. Préparer une Ecole normale supérieure et se soumettre à ses difficiles épreuves initiatiques, c’est faire montre dans notre société d’une véritable originalité et témoigner de la solide formation humaniste et polyvalente dispensée en classe préparatoire B/L. Ce choix assumé avec courage et conviction sera précieux pour leur avenir personnel et professionnel.

Quant à ceux qui ont eu le bonheur de voir leurs efforts récompensés, l’Ecole saura les accueillir sans les couper du reste du monde et en donnant à ces esprits curieux et parfois adeptes de la pérégrination intellectuelle l’occasion de se distinguer encore davantage en privilégiant en France et à l’étranger l’enseignement et la recherche.

Gilles Pécout, Professeur des universités à l’ENS et Président du jury du concours B/L 2009
(Conclusion de l’avant-propos du rapport de jury du concours ENS 2009 B/L)

Le programme des classes préparatoires aux Grandes Écoles de la filière littéraire B/L de 2013 expose les objectifs de formation pour les deux années ci-dessous. Ils sont à relativiser avec la réforme des programmes pour le concours 2018 (qui sépare notamment les programmes de mathématiques de première et seconde années).

Objectifs de formation des première et seconde années des classes préparatoires de lettres et sciences sociales (B/L)

Situées entre la classe terminale des lycées et l’entrée dans les écoles normales supérieures (ENS), d’autres grandes écoles ou les universités, les classes de lettres et sciences sociales de première et seconde années constituent un parcours de haut niveau et s’inscrivent dans le cadre de l’architecture européenne des études au sein de celles qui conduisent à la licence.

En conformité avec le principe d’interdisciplinarité qui caractérise la formation en classe de lettres et sciences sociales première année, les enseignements dans chaque discipline dispensent une formation générale qui ne préjuge pas des parcours ultérieurs des étudiants. Les compétences acquises au cours des études dans les classes de lettres et sciences sociales de première et seconde années leur permettent en effet de se porter candidats à l’entrée dans de nombreuses grandes écoles et formations d’enseignement supérieur.

La formation dispensée s’enracine dans des connaissances, appelant nécessairement la définition de contenus. Ils sont déterminés par les programmes du concours d’admission à l’Ecole normale supérieure, groupe Sciences sociales (B/L) de la section des Lettres.

Le premier semestre

La découverte par les étudiants des exigences de haut niveau qui sont celles des classes préparatoires, tant pour ce qui est des connaissances et des capacités à acquérir que des attitudes à adopter, fait du premier semestre de la classe de lettres première année, à savoir les 18 à 20 semaines entre la rentrée début septembre et la fin du mois de janvier, une période cruciale à traiter avec un soin particulier. Alors que les classes accueillent des étudiants aux parcours antérieurs diversifiés, parcours qui leur ont permis d’atteindre des niveaux de connaissances et de compétences variés, le premier semestre a pour fonction d’assurer une transition efficace entre l’enseignement scolaire et l’enseignement supérieur, d’éclairer les choix à venir en termes d’orientation, d’engager l’étudiant dans un rythme de travail plus soutenu et d’assurer la cohésion de chaque division. Á ces fins, le premier semestre doit assurer les mises à niveau nécessaires et permettre d’acquérir les méthodes de travail et d’organisation ainsi que les capacités d’initiative indispensables aux études supérieures. Il se traduit par un suivi personnalisé des étudiants qui doivent se sentir accompagnés et soutenus par l’équipe pédagogique : l’information sur les parcours de formation et les perspectives qu’ils ouvrent les aide à donner un sens concret aux études dans lesquelles ils s’engagent et renforce leur motivation ; la mise en évidence des relations culturelles, intellectuelles et méthodologiques entre les disciplines, et l’initiation aux démarches de documentation et de recherche contribuent à les faire entrer dans une dynamique de formation ; l’attention portée à leurs éventuelles difficultés et à leurs progrès permet d’accompagner aux mieux leur effort et de leur donner confiance en eux-mêmes. Pour assurer cet accompagnement individualisé, les heures d’interrogations orales peuvent également être mises à profit et faire l’objet, en tant que de besoin, d’une répartition appropriée.

C’est à ces conditions que les étudiants pourront s’engager dans un parcours de réussite et exprimer leur véritable potentiel, qui peut se révéler, dès la fin du premier semestre, assez sensiblement différent de celui qui a été mesuré à l’issue des études secondaires.

Les objectifs de la formation

Les programmes des ENS sont traités sur les deux années sans distinction de ce qui doit être traité en première et en deuxième année. Chaque professeur établit en fonction de ses choix pédagogiques une progression annuelle organisée en deux semestres. Il y a deux grands objectifs de formation :

  • Préparer les étudiants aux concours des Grandes Écoles recrutant directement sur le programme de la filière : ENS Ulm, ENS Cachan, ENS Lyon, ENSAE, ENSAI, Écoles de la BCE, Écoles du groupe ÉCRICOME, ENSIM, Ismapp, ENSG, Écoles d’ingénieur du groupe GEIDIC et TSE ;
  • Donner aux étudiants une formation pluridisciplinaire de haut niveau associant les mathématiques, les Sciences sociales, l’histoire contemporaine, la littérature, la philosophie, une langue vivante et une discipline optionnelle (langue ancienne, géographie ou LV2). Le but recherché est de former des étudiants généralistes, possédant une solide culture littéraire et historique et maîtrisant, d’une part, la rigueur du raisonnement et les outils mathématiques, et d’autre part, les méthodes d’analyse propres aux Sciences économiques et sociales. Cela de manière à être capable d’analyser, de comprendre et de mettre en perspective les problèmes contemporains, en combinant les différentes grilles de lecture et méthodes d’analyse de chacune de ces disciplines.

Dans le cadre de la liberté pédagogique qui lui est reconnue par la loi, le professeur choisit ses méthodes, sa progression, ses problématiques. Il peut organiser son enseignement en respectant deux grands principes directeurs :

  • Pédagogue, il privilégie la mise en activité des étudiants en évitant tout dogmatisme : l’acquisition des connaissances et des capacités est d’autant plus efficace que les étudiants sont acteurs de leur formation. La pédagogie mise en œuvre développe la participation, la prise d’initiative, l’esprit critique et l’autonomie des étudiants. Le choix des problématiques et des méthodes favorise cette mise en activité ;
  • Didacticien, il choisit le contexte favorable à l’acquisition des connaissances et au développement des compétences. La mise en perspective avec les autres disciplines est régulièrement sollicitée.

© Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2013
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